lundi 26 août 2013

Un drame quotidien

Bangalore, mégapole de 8,5 millions d'habitants en plein développement, attire chaque année de nombreux indiens venus de tout le pays dans l'espoir d'une vie meilleure. Perte de repères et sentiments d'échec attendent certains. Pour la jeunesse diplômée, les entreprises de service informatique et les centres d'appels de cette nouvelle Silicon Valley offrent des opportunités de carrière. Mais ils se retrouvent seuls ici, sans le soutien affectif de leur famille, dans un milieu sans pitié. Pressions, angoisses et licenciements poussent certains au suicide. Selon les statistiques officielles, 1989 personnes se sont données la mort en 2012 à Bangalore, soit l'un des plus forts taux de suicide par habitant de toutes les grandes villes indiennes.

Les raisons sont multiples mais les conflits entre les générations sont souvent le facteur aggravant de ce sentiment d'échec qui plonge certains au fond de l'abime. Les jeunes veulent être modernes et consommer des produits de luxe qui ne sont pas à leur portée. Les jeunes filles veulent s'émanciper, porter des jeans et faire un mariage d'amour, tandis que les parents restent stricts et entendent conserver les traditions, notamment le mariage arrangé.
(d'après l'article de Célia Mercier, Libération du Lundi 26 Août 2013)