lundi 19 octobre 2015

Vishalakshi, un exemple à suivre

En Juin 2004, à l'occasion de la Semaine de Solidarité internationale, je décide parrainer une petite fille en Inde. Elle n'a encore que 7 ans et elle habite Ugire, un petit village situé au Sud du Karnataka, en Inde. Elle vit avec ses deux parents, le papa est un coolie (travailleur saisonnier) et la maman fait quelque petits travaux (elle roule notamment des feuilles de tabac) pour faire vivre toute la famille. Car Vishalakshi a aussi deux frères. L'ainé n'a que 10 ans et le frère cadet est dans sa cinquième année.


En Avril 2007, avec mon épouse et notre fils, nous décidons d'aller lui rendre visite. Nous sommes accueillis par l'équipe du Projet (dont Arun Lobo est directeur). Vishalakshi a 10 ans. Nous découvrons sa maison perdue au milieu d'une végétation luxuriante. Elle est constituée de 2 pièces très sombres. Pas d'électricité. Pas de meubles. Juste quelques chaises en plastique achetées à la hâte avant notre venue. Hilda, l'accompagnatrice, nous informe aussi que la toiture commence à prendre l'eau et la mousson approche. Nous décidons d'apporter notre contribution à la réalisation des travaux nécessaires…

Depuis 2010 et la création de l'association "ensemble, agissons", nous lui rendons visite chaque année après notre séjour à Pothnal et nous constatons les progrès de cette jeune fille qui poursuit une scolarité exemplaire. Ses parents sont à ses cotés dans les moments difficiles et participent à toutes les actions d'information, d'éducation et de santé mises en oeuvre par le Centre de Vimukti Ujire.


Vishalakshi a aujourd'hui 19 ans. La petite fille timide que nous avions connu alors est devenue une jeune fille refléchie et bien dans sa peau. En quittant la maison familiale il y a dix huit mois afin de poursuivre des études d'infirmière pendant 3 ans à Mangalore (la "city" voisine de 50 kilomètres), elle a gagné en maturité. Si elle s'exprime encore dans un anglais hésitant, son regard pétillant et sincère, sa joie de vivre sont un vrai réconfort. Quand on l'on l'interroge sur son avenir, elle dit vouloir enseigner plus tard à d'autres jeunes femmes dont le destin a changé grâce au soutien d'un parrain ou d'une marraine.

Bien sûr les études et le pensionnat coûtent cher. La famille a dû s'endetter pour lui donner un meilleur avenir. Son frère aîné a trouvé un travail dans le travail social et son frère cadet poursuit son apprentissage pour devenir électricien. Viskalakshi, quant à elle, remboursera l'emprunt que ses parents ont contracté auprès de la Banque lorsqu'elle aura trouvé un travail. Le parrainage avec l'association "Un enfant par la main" a pris fin. Nous avons donc choisi de supporter personnellement un tiers des dépenses liées à sa scolarisation à Mangalore et nous poursuivrons cet effort pour qu'elle soit autonome le plus rapidement possible. Car Vishalakshi a valeur d'exemple pour les parrains et marraines ici à Ujire mais aussi à Pothnal où d'autres enfants portent en eux le même espoir de réussite.