Le sari aux couleurs chatoyantes représente pour le voyageur ébloui un signe de la féminité des femmes indiennes. Son origine légendaire remonte à plusieurs millénaires. Mentionné dans la littérature hindoue dès 3000 av J.C, ce vêtement traditionnel incarne l'essence de la philosophie indienne.
Fait d'une seule pièce de tissu d'environ 1m20 de large sur 5 à 6 m de long, il se porte sur un jupon et un corsage serré laissant le ventre nu et se décline en différentes variétés de polyester, de coton ou de soie piqué de pierres précieuses selon les circonstances. Sa technique de drapé peut varier selon les régions les castes, les activités et les religions.
Dans "Nous ne sommes pas des fleurs" un livre sur la condition des femmes en Inde, (Editions Albin Michel), Martine Van Woerkens souligne: " Le sari requiert l'attention de celle qui le porte. Elle le réajuste sans cesse, elle le replace, mais de cet inconfort naît une intimité extraordinaire, elle habite son sari comme un prolongement d'elle-même. Du reste, il n'est pas qu'un vêtement, c'est souvent un cadeau et le souvenir de l'événement et du donneur en fait partie. Car le sari joue un rôle considérable tout au long du cycle de vie féminin: la fille pubère porte son premier sari; les veuves portent traditionnellement un sari blanc sans bordure. Lors du mariage, le sari est une pièce cruciale du dispositif cérémoniel. Le pan ne sert d'ailleurs pas qu'à afficher sa modestie, il sert aussi à saisir les casseroles brûlantes, à dépoussièrer la table, à accrocher les clés, à essuyer la sueur..."
Vêtement mythique, élégant et sensuel, le sari n'en finit pas de règner sur la garde-robe des indiennes. Alors qu'à la campagne, les femmes ne sortent pas sans leur sari, qui atteste de leur statut d'épouse, les indiennes citadines ne le portent plus autant que leurs mères. Il a souvent cédé la place à la tunique longue portée sur un pantalon bouffant ou au jeans. En revanche, impossible d'imaginer les grands évènements (mariages, fêtes religieuses, ou grandes réceptions) sans les habits traditionnels.