mercredi 10 octobre 2012

La révolution de l'eau courante

Dans le journal de 20h sur France 2 hier soir, il était question de cette révolution qui changera bientôt la vie de millions d'indiens, l'accès à l'eau courante. Savez-vous, par exemple, que dans ce pays la consommation d'eau non potable fait encore plus de 700 000 morts par an, soit près de 2 000 morts par jour! Choléra, paludisme, hépatite, diarrhées, sont le plus souvent la conséquence directe d'une eau trop polluée. L'eau plus meurtrière que la guerre! Car sa consommation est à l'origine de redoutables infections, notamment en période de mousson où les eaux polluées s'infiltrent un peu partout.


Grâce à l'initiative du groupe Veolia, un immense chantier (prévu pour s'étaler sur 25 ans) a débuté dans la ville de Nagpur, au centre du pays. L'objectif: apporter de l'eau courante potable à tous les habitants (2,7 millions) à domicile 24 heures sur 24, sept jours sur 7, dans un délai de 5 ans. Pour des millions d'indiens, l'eau au robinet reste encore une denrée inabordable et un luxe inaccessible. Ils ont appris à vivre "sans". A défaut, il faut aller la chercher avec de grandes jarres dans le lit de la rivière avec, pour tamis, un terre sablonneuse où se mêlent poussières et défécations. Les seules diarrhées représenteraient plusieurs centaines de morts par jour. C'est dire si l'arrivée de l'eau potable est vécue comme un petit miracle.


Les infrastructures restent la propriété de la ville qui fixe le tarif de l'eau: 1,20€ par mois. Mais si installer des kilomètres de tuyaux, c'est facile, changer les mentalités, c'est plus difficile. Pourquoi payer quand on s'est toujours débrouillé pour avoir de l'eau, même polluée, gratuitement. Pourtant, de la réussite de ce projet dépend la généralisation au reste de l'Inde d'un système qui depuis longtemps n'est plus une question chez nous: ouvrir un robinet d'eau à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit pour se désaltérer, faire la cuisine ou laver son linge. Prochaine étape, l'assainissement, car il ne suffit pas de produire et d'acheminer de plus en plus d'eau si elle n'est pas traitée, "car cela ne ferait qu'augmenter les problèmes", souligne Patrick Rousseau, le patron de Veolia en Inde. A suivre...