mercredi 25 février 2015

Seize Para teachers

On les appelle les "para teachers". En Inde le terme "para teachers", que l'on pourrait traduire par "assistant d'éducation", désigne des hommes et les femmes recrutés contractuellement par la communauté locale pour une durée limitée. Leur rôle est de renforcer le système d'enseignement, notamment dans les villages isolés ne disposant pas d'une école de proximité. Parfois aussi ils suppléent les enseignants titulaires hors du temps scolaire pour une remise à niveau ou combler un retard préjudiciable à l'enfant. Si un minimum de qualification est requis, cette fonction est le plus souvent remplie par des étudiants qui n'ont pas pu mener leurs d'études à terme. 


Ces emplois sont rémunérés en fonction des budgets disponibles. Le salaire varie entre 900 et 1 800 roupies (soit 15 à 30 € /mois) en fonction du nombre d'heures accordé par la communauté (Panchayat ou association locale) alors que le salaire moyen d'un enseignant est de l'orde de 5 000 roupies (75€/mois). Ce qui peut être considéré comme un pis-aller dans un pays qui n'arrive pas à répondre aux besoins si importants en matière d'éducation. Car si l'école est devenue un droit fondamental et obligatoire pour des millions de petits indiens, le gouvernement doit encore faire face aux nombreuses résistances des familles qui préfèrent envoyer les enfants travailler dans les champs pour avoir une bouche de moins à nourrir.

Vimukti Pothnal a recruté 16 para teachers, employés contractuellement par l'association. En lien avec les enseignants et les animateurs, les para teachers (ils ont entre 20 et 30 ans et enseignent 10 à 15 heures par mois) accompagnent 450 enfants dans les villages de Dothrabandi, Malkapura, Erlagaddi, Nalalghamdhinni, Utakanoor, Karabdinni, Devipura, Tadakal, Belavat, Markumdini, Udbal, Jeenur et Pothnal. Bien que les para teachers apparaissent comme des modèles de citoyens adultes intégrés à la vie sociale, leurs conditions de travail restent difficiles et très précaires. L'absence d'électricité, de lieu de travail défini, et l'omniprésence des moustiques n'entament pas leur enthousiasme même s'il leur faut parfois mettre en place un système de récompenses pour motiver les élèves.


J'ai beaucoup de considération pour ces hommes et ces femmes qui, en toute discrétion et au coeur des villages, participent au travail de longue haleine effectué par l'équipe Vimukti à laquelle ils sont associés. Sans doute faudra-il compter davantage avec eux au cours des années à venir car ils sont un maillon indispensable dans la relation établie avec les enfants et leurs familles.