jeudi 3 septembre 2015

Dheepan (2015)



Dheepan raconte l'histoire d'un ancien soldat, dune jeune femme et d'une petite fille qui, pour fuir la guerre civile au Sri Lanka, se font passer pour une vraie famille. Réfugiés dans une cité française sensible, ils apprennent à se connaître et tente de construire un foyer…

Jacques Audiard est un "filmmaker", pas un documentariste. Il n'a nullement l'ambition de faire un film sur les réfugiés, ni sur la banlieue, mais seulement de nous distraire avec une histoire forte et rondement menée à la façon d'un Peckimpah ou des frères Cohen. 

Il nous raconte donc une histoire qui se déroule dans une cité (fantasmée) avec pour toile de fond la guerre, le déracinement, la difficulté du vivre ensemble quand on ne parle pas la même langue, que l'on n'a pas la même culture, que l'on n'utilise pas les mêmes codes, etc. Mais les "héros" de cette histoire (qui ont aussi un lourd passé) partagent des émotions et des sentiments universel: comment vivre, survivre, dans un monde où la violence (sous toutes ses formes) l'emporte sur la nécessité de créer du lien, seule étincelle qui nous retient en vie et qui sauve le monde du chaos… Pour ma part, je n'ai pas vu d'effets inutiles et lourds mais des images suggérant une violence plus profonde que celle mise sur la toile par les intégristes de tous poils…

Grâce à une mise en scène talentueuse et à la place donnée au jeu des acteurs, non professionnels pour la plupart, Jacques Audiard nous tient en haleine pendant deux heures. Sous des dehors parfois caricaturaux émane une profond humanisme et une véritable histoire d'amour.

Un film qui nourrit le débat et réflexion, ce n'est pas si courant. Je vous le recommande.