lundi 28 novembre 2016

Des liens indéfectibles


La vie nous a offert un superbe cadeau. En parrainant plusieurs enfants en Inde, nous avons créé une autre famille au-delà de nos frontières. Après Viskalakshi, ma première filleule par qui tout est arrivé en 2004 et qui est sur le point de devenir infirmière à 21 ans, voici Sonnamma, la plus âgée des enfants de Pothnal. Elle s'est mariée à 18 ans, (il y a 6 tout juste 6 mois) avec un jeune garçon du village voisin. Un mariage arrangé, comme le veut la tradition si forte dans cette région, mais un heureux mariage quand même, comme nous avons pu le juger nous-mêmes sur place. Ce n'est pas si fréquent...


Viennent ensuite Yellamma (12 ans), Huligemma (12 ans), Sudeep (12 ans), Vijay Kumar (11 ans) et Girija (11ans). Ces enfants ont démarré dans la vie avec parfois de sérieux handicaps et un avenir, de surcroît, compromis par la pauvreté. Vishalakshi aurait pu suivre la voie tout tracée de ces enfants mariés avant l'âge, Sonamma aurait subi les séquelles d'une tuberculose mal soignée, Yellamma, fille de "devadasi" (femme consacrée au temple et épouse de la divinité), aurait supporté le poids de sa destinée, Huligemma aurait ignoré les chemins de l'école, Sudeep aurait vécu le désespoir de sa maman et le sort cruel d'un papa en prison, Vijay Kumar aurait suivi son papa sur les chantiers et Girija aurait eu beaucoup de mal à se construire au sein d'une famille recomposée.


Mais voilà la vie s'est débrouillée autrement pour qu'ils croisent notre chemin, souvent de façon inattendue. Avec ces enfants nous avons créé, au fil du temps, un lien indéfectible qui nous oblige, en toute connaissance de cause, à suivre avec intérêt et implication personnelle le parcours de chacun d'entre eux. Nous sommes soucieux de leur éducation. Nous sommes attentifs à leurs besoins. Nous leur rendons visite à chacun de nos voyages. Et nous recevons en retour de vrais témoignages d'amour. Nous resteront le plus longtemps possible à leur cotés car si le parrainage s'arrête à 18 ans, la relation que nous avons nouée avec eux se poursuivra d'une autre façon. Ils sont en quelque sorte nos fils et nos filles "adoptifs". Ils ne s'y trompent pas en nous appelant familièrement "uncle" or "auntie", comme faisant partie désormais de leur famille.