mercredi 20 mai 2009

Derrière les clichés

Les nombreux articles parus ces derniers jours dans la presse internationale soulignent les atouts de ce grand pays émergent en pleine expansion. Le décollage indien, l'Inde high-tech, Bollywood, la présence des quelques privilégiés comme l'actionnaire Mittal parmi les grandes fortunes de ce monde ne doivent pas nous faire oublier que l'Inde reste un pays où vivent 600 millions de pauvres.

Comme le rappelle Aravind Adiga, l'auteur du "Tigre blanc" (Buchet-Castel 2008) dans un entretien accordé au Journal "Le Monde" (supplément du 16 mai):

"En fait les mariages sont arrangés et forcés, les dots âprement discutées, les enfants doivent la pleine obéissance à leurs parents, la famille reste le pilier du conservatisme, paralyse l'énergie des jeunes générations, écrase les femmes... La corruption détruit la démocratie...


La population indienne continue de croître de façon effrénée, les denrées alimentaires de base ne cessent de grimper, la pression sur les pauvres s'accroît chaque jour, des ressources fondamentales comme l'eau commence à manquer, la pollution devient grave.. Le citoyen de la classe moyenne que je suis est à la fois choqué par les conditions de vie faites aux pauvres et envieux de leur énergie..."

Les Indiens attendent qu'on leur parle d'éducation, construction d'écoles, aide aux petites entreprises, tracé de nouvelles routes, campagnes désenclavées, alphabétisation, mise en place d'un Etat efficace, tout cela le plus vite possible.

A l'heure où le pays aborde une période de grande mutation, il devient plus que nécessaire d'être présent auprès des plus déshérités d'entre eux, ceux qui, quels que soient les progrès espérés, resteront en marge d'une société qui les ignorent.