lundi 5 décembre 2011

Les dieux de l'Inde

Si le panthéon hindou  compte plus de 30 millions de dieux, seuls une dizaine d'entre eux sont particulièrement représentés et vénérés. Ce sont notamment Brahama, Shiva, Vishnu, Durga, Kali, Ganesh, Hanuman, Saraswati, Laksmi, Parvati et Ganga.


Les trois principaux dieux, Brahama, Vishnu et Shiva forment ce qu'on appelle la "trimurti "(la trinité). Ils représentent le cheminement de la vie à travers trois étapes. Brahma symbolise la création, Vishnu la préservation et Shiva, le dieux des ascètes et des sadhus, représente la destruction. Les aspects féminins et complémentaires des dieux sont devenus des divinités à part entière. Ainsi Saraswati, déesse des arts et des artistes, est-elle l'épouse de Brahma, Lakshmi, déesse de la prospérité, celle de Vishnu et Parvati, celle de Shiva. Les autres divinités sont Ganesh, le dieu à tête d'éléphant, fils de Shiva et de Parvati, Krishna et Rama, avatars de Vishnu et héros du "Mahabharata", Hanuman, le dieu singe, Durga, la déesse-mère, Kali la noire, la déesse-mère sous sa forme la plus terrifiante...

De nos jours, le culte de Brahma est tombé en désuétude au bénéfice de Vishnu et surtout de Ganesh. L'hindouisme est en constante évolution et il n'hésite pas à intégrer le dieux et les saints d'autres religions: (Boudha, Jesus, sont aujourd'hui considérés comme des avatars) ou à en créer de nouveaux. Tous ces dieux émanent de la même entité suprême. Les représentations des divinités sont présentes partout, en particulier dans les temples, mais aussi peintes sur les murs, sous formes de statuettes dans les habitations, sous la forme d'images qui envahissent magasins, publicité, livres, affiches, cartes postales, calendriers etc.

Ganesh est sans aucun doute le plus vénéré des dieux. Il est surtout connu  pour être le dieu de la sagesse, de l'intelligence, de l'éducation et de la prudence. Cest lui qui, par la puissance de la pensée, écarte les obstacles des illusions et de l'ignorance.


Avec son sa silhouette rosée dodue, ses quatre bras, sa trompe d'éléphant, il est reconnaissable entre tous. Il est représenté le plus souvent assis sur un trône de lotus, la jambe gauche repliée, la jambe droite pendante, dans une posture décontractée. Mais on le voit aussi dansant, à l'instar de son père Shiva (Nataraja, le roi de la danse). Un mythe raconte que Ganesha utilisa sa défense cassée pour écrire les Véda. Au nombre de ses attributs les plus fréquents, on remarque la hache qui détruit désir et attachement, le noeud coulant qui capture l'erreur, la guirlande qui comporte les 50 lettres de l'alphabet sanskrit, ou le bol de friandises symbole de la douceur qui récompense le chercheur de vérité. A ses pieds un petit rat noir ou une souris insaisissable.

Les histoires qui expliquent comment Ganesh obtint sa tête d'éléphant varient selon les régions. La plus répandue raconte que Shiva, rentrant d'une longue période de méditation dans l'Himalaya, trouva sur son chemin un jeune homme qui lui barra la route et l'empêcha d'entrer dans sa maison parce que Parvati prenait son bain. Furieux, Shiva sortit son épée et coupa la tête de son fils qui devint introuvable. Inconsolable, Parvati exigea qu'il lui redonne vie. Shiva lui promit de remplacer sa tête par celle de la première créature qui se présenterait. Ce fut celle d'un éléphanteau. Cet épisode aurait, selon certains, une symbolique très précise: "trancher la tête" pour accéder à la "Shakti" signifierait que l'intellect doit se retirer pour contacter l'énergie divine.

(Cf aussi le post du 13 décembre 2010, "Un milliard d'hindous", libellé "religions")