En Inde, le terme masala désigne un mélange. Il s'applique particulièrement aux épices constituant le curry indien et pakistanais. Il s'applique aussi à un genre cinématographique qui réunit tous les ingrédients du film bollywoodien: dialogues convenus, scènes chantées, chorégraphies hautes en couleurs, mise en scène dispendieuse.
Avec New-York masala, le scénariste et producteur de La famille indienne, Yash Johar, et le metteur en scène Nikhil Advani ont planté le décor de ce mélodrame sentimental au coeur de Manhattan. Autour de la star internationale Shahrukh Khan, ils ont réuni cette fois la belle Preity Zinta et Saif Ali Khan, tous les deux lauréats d'un Award pour leur interprétation remarquable. Ce film fut également primé en 2004 pour sa musique, son histoire et sa photographie et reçut le prix du public au festival de Valenciennes.
Le titre original est: Kal Ho Naa Ho (littéralement: Demain sera ou ne sera pas). C'est l'histoire de Naina Kapur, jeune immigrante indienne qui vit à New-York depuis la mort de son père. Entre les chamailleries à l'intérieur de sa famille, les attentions que nécessitent son petit frère et sa petite soeur, les humeurs massacrantes de sa grand-mère et les ennuis financiers de sa mère, la jeune fille n'a guère de temps pour elle et se concentre sur ses études. Elle a pour seuls amis Sweetu, la copine boulotte qui cherche désespérément le prince charmant et Rohit, célibataire invétéré et dragueur. C'est alors qu'un jeune homme, Aman Mathur, vient s'installer chez son oncle, juste en face de la maison de Naina. Sa bonne humeur et son entrain font merveille pour trouver des solutions aux problèmes de chacun. Ange gardien, drôle, enjoué, charmeur, insolent, il finit par tomber, lui aussi, sous le charme de Naina. Atteint d'une maladie du coeur qui laisse présager une mort très proche, il fera tout pour que cet amour lui survive au travers du mariage de Naina et Rohit.
Avec cette histoire centrée sur l'éternel triangle amoureux, on est aux antipodes des films de Woody Allen. Ce maelstrom de sentiments et d'émotions lacrymales n'est cependant pas exempt d'autodérision et la distance permet d'apprécier une gourmandise plus moderne qu'à l'accoutumée. Grand Central, Staten Island, Times Square, Brooklyn Bridge, Central Park, Jackson Heights... sont au menu de ce délicieux voyage dans un New-york de cartes postales avec en prime une version jubilatoire de Pretty woman, version hindi, of course. La morale de l'histoire:, c'est Aman qui la résume dans l'un des derniers dialogues du film: "Vis, ris et souris. Qui sait? On ne sera peut-être pas là demain."
(Disponible en DVD dans une version restaurée)