mercredi 13 avril 2016

Tiruvanamalaï, la ville sainte

J'ai souvent entendu Arnaud Desjardins et Lee Lozowick parler de Tiruvanamalaï. Et mes amis Alain et Corinne accompagnent régulièrement des groupes dans cette ville sainte située dans l'Etat du Tamil Nadu, sur la route de Bangalore à Pondichéry. Alors cette année, avec mes amis, nous avons décidé de faire une halte à Tiruvanamalaï avant de rejoindre Pothnal.


Tiruvanamalaï doit son nom Annamalaï hills, dont le temple imposant dédié à Shiva marque le coeur de la ville avec son gopuram de plus de 60 mètres. Nous avons eu la chance de le visiter un dimanche de Janvier et de nous fondre au milieu des pèlerins, des brahmanes et des sadhus venus par dizaines pour rendre hommage au dieu Shiva. (cf. post du 5 mars 2016). Selon la mythologie hindoue, Shiva s'y serait manifesté sous la forme d'une colonne de lumière dont Brahma et Vishnu auraient cherché en vain la couronne et les pieds. Chaque année lors de la grande célébration dédiée à Shiva, le haut de la montagne s'illumine sous l'effet des tonnes de ghee, beurre fondu, transporté au sommet à dos d'homme, qui y brûle la nuit entière.


Juste derrière le temple, se dresse la colline d'Arunachala (la montagne rouge), considérée comme une colline sainte par ceux qui pratiquent le "Qui suis-je?" selon la formule célèbre du sage Ramana Maharshi. Celui-ci vécut l'expérience de l'Illumination et de Réalisation du Soi à l'âge de 16 ans. Il s'installa à Tiruvanamalaï  où il passa  toute sa vie en tant qu'ascète plongé dans la divine Félicité, jusqu'à sa mort en 1950. L'ashram qu'il fit construire au pied de la montagne est aujourd'hui un lieu de pèlerinage pour des visiteurs du monde entier inspirés par son exemple. Un petit sentier peuplé de singes conduit directement aux deux grottes creusées dans la montagne où il séjourna de nombreuses années dans le dénuement le plus complet. Sa présence est toujours perceptible et invite à l'expérience indicible du divin.


Arunachala, la montagne sacrée, qui domine la ville à 814m est aujourd'hui encore un lieu de pèlerinage pour des milliers de pèlerins qui font le tour de la montagne, pieds nus, pour, selon la légende, se débarrasser du karma négatif, se libérer du cycle des renaissances et atteindre la révélation divine. Ici et là, ils s'arrêtent pour méditer ou faire des offrandes sur les petits autels qui jalonnent le parcours de 14 kilomètres... Ne dit-on pas que Shiva se manifesta comme la colline d'Arunachala en déclarant" Tout comme la lune tire sa lumière du soleil, d'autres lieux saints devront tirer leur caractère sacré d'Arunachala. C'est le seul endroit où j'ai pris cette forme pour le bénéfice de ceux qui veulent m'adorer et obtenir l'illumination spirituelle. Arunachala est OM incarné. J'apparaîtrai sur le sommet de cette colline chaque année sous la forme d'un phare signifiant la paix". Au milieu des dévôts venus adorer Shiva se pressent également des chercheurs spirituels en quête de la recherche du Soi et adeptes de l'Advaïta (non dualisme) dont Arunachala est le Centre.


C'est dans cette ville sacrée, qu'a vécu aussi, de 1959 à 2001, le Yogi Ramsuratkumar, (disciple de Shri Aurobindo et de Ramdas) le maître de Lee Lozowick. Un ashram plus modeste continue de perpétuer sa mémoire.