vendredi 16 avril 2021

Une seconde vague virulente qui fait craindre le pire


L'Inde est aujourd'hui confrontée à une seconde vague virulente qui se propage à une vitesse inédite depuis le début de la pandémie. Les médecins incriminent, entre autres, les grands rassemblements, qu'ils soient de nature politique ou religieuse, mais d'autres causes ne sont pas exclues, avec l'apparition d'un nouveau variant plus contagieux identifié sur le sol indien.

Lundi 12 avril, l'Inde avait officiellement enregistré un total de 13,5 millions de cas, ce qui en fait le deuxième pays le plus touché au monde, après les Etats-Unis (quatre fois moins peuplés). Depuis début avril, le nombre de contaminations quotidiennes a plus que doublé, selon les autorités sanitaires. Difficile de connaître la réalité: le nombre de décès est vraisemblablement sous-estimé, l'Inde n'affichant un bilan officiel que de 175 000 morts depuis le début de la pandémie.

A quoi est due cette recrudescence? Les épidémiologistes dénoncent les lieux et les espaces bondés, alors que les meetings politiques et les rassemblements religieux battent leur plein, avec un grand nombre de participants sans masque. Quelque 175 millions d'Indiens sont appelés aux urnes pour des élections régionales. Pour que le parti nationaliste au pouvoir (le BJP) gagne cette élection, le Premier ministre Narenda Modi et son ministre de l'Intérieur ont tenu des meetings devant des milliers de militants agglutinés souvent sans masque. Dans ce contexte, le pèlerinage hindou de Kumbah Mela, qui rassemble des millions de personnes à Haritvar, au nord du pays, concentre les inquiétudes. La foule entassée sur les rives du Gange, en attendant de pouvoir s'y plonger pour un bain perçu comme purificateur, témoigne de cette proximité propre à relancer la pandémie dans tout le pays.

L'Etat a prévenu qu'un confinement total, une mesure drastique que le gouvernement fédéral et les gouvernements des Etats cherchent à tout prix à éviter pour protéger l'économie, pourrait être instauré dans les prochains jours si les contaminations continuaient d'augmenter. Selon le ministre en chef de New-Delhi, 65% des nouveaux malades sont âgés de moins de 45 ans.

Alors que l'épidémie repart, la campagne massive de vaccination, patine. L'Inde, qui abrite le Serum Institute, le plus grand fabricant de vaccins au monde, avait lancé sa campagne de vaccination à la mi-janvier. Mais l'objectif ambitieux du gouvernement de vacciner 300 millions de personnes d'ici à la fin du mois de Juillet accuse du retard en raison de ruptures de stocks dans certains Etats. 

(Source France Info 15 avril 2021)