lundi 22 février 2016

Fiers de Vishalakshi


Vishalakshi a aujourd'hui 20 ans et c'est une vraie jeune fille, épanouie et souriante qui est venue ma rencontre à Mangalore. Dans un anglais encore tâtonnant, nous avons pu, pour la première fois, échangé sur sa vie actuelle à l'hôpital où elle termine le cycle d'études entamé il y a 2 ans. Dans un an, si tout va bien, elle sera infirmière. Quel chemin parcouru depuis le jour où, en 2004 (elle avait 8 ans), j'ai décidé de la parrainer et de l'accompagner, elle et sa famille, sur les chemins de l'éducation. Je revois encore la petite fille timide, maladroite, qui n'osait pas dire un mot, tellement elle était impressionnée de nous voir arriver chez elle en avril 2007. Comment des français (ici personne ne sait situer la France sur une carte) pouvaient-ils s'intéresser au sort d'une petite fille pauvre dans cette lointaine contrée?

La suite, vous la connaissez... ma rencontre avec Arun Lobo, le directeur du Projet à Ujire... la proposition d'Alwyn d'accompagner un nouveau Projet à Pothnal et l'engagement que nous avons pris en créant l'association "ensemble, agissons" en 2009...

Depuis 2010, à chacun de mes séjours annuels, je n'ai jamais manqué de retourner à Ujire (son village natal) pour rencontrer Vishalakshi et suivre les étapes de son développement. Avec le soutien des animatrices de terrain, notamment Vanitha et Hilda, elle a gravi un un les échelons qui l'ont conduit jusqu'au niveau 10. Plutôt bonne élève, Hilda l'a convaincu de poursuivre ses études. Pour cela, la famille a contracté un prêt que Vishalakshi remboursera progressivement en entrant dans la vie professionnelle.


Aujourd'hui, Vishalakshi est sortie du parrainage et a pris son envol. Elle est notre fierté. Un bel exemple aussi pour tous les enfants parrainés qui pourront s'inspirer de son parcours. Bien sûr, tous n'auront pas cette chance. Certains se décourageront ou ne bénéficierons pas du même soutien familial dans la durée. Mais qu'à cela ne tienne, comme le rappelle la jolie histoire qui a inspiré notre engagement: "Pour ce garçon, ou cette fille, cela change tout". Lorsque j'ai évoqué avec elle la possibilité de venir travailler à Pothnal à l'issue de sa formation, son visage s'est éclairé et elle n'a pas caché son enthousiasme. Encore un peu de patience...