vendredi 24 avril 2015

De Pothnal à Chikkodi via New-York

Il s'appelle Arun Lobo. Je l'ai rencontré pour le première fois en 2007 à Ugire, petit village du Sud du Karnataka lorsque je suis allé rendre visite à ma première filleule Vishalakshi.  Il était à l'époque directeur du Projet de Vimukti Ugire. Pendant 3 jours, il nous a accompagné dans les écoles, dans les familles, il nous a fait visité un hôpital psychiatrique, il nous a fait découvrir l'artisanat local et ce petit merveilleux petit temple hindou perdu dans la jungle le long d'une rivière… Lorsqu'il nous a proposé à la tombée de la nuit de l'accompagner chez lui, nous étions loin d'imaginer que nous arriverions dans la communauté des Pères Capucins…. car Arun est un prêtre éducateur qui a choisi de consacrer sa vie au service des plus pauvres…


Arun Lobo a tout d'un saint François d'Assise des temps modernes. C'est un homme simple, jovial et passionné. L'ordinateur et le téléphone portable lui sont aussi familiers que la moto qu'il enfourche plusieurs fois par jour. Quand il n'est pas en réunion, il sillonne la campagne pour rencontrer les familles, discuter avec un groupe d'enfants ou vérifier l'avancement d'un programme d'éducation…

Deux ans plus tard, c'est lui qui est nommé directeur de Vimukti Pothnal, l'association indienne que nous avons choisi d'accompagner sur les chemins de l'éducation dans cette région rurale très isolée et très pauvre du Nord du Karnataka. C'est lui qui va donner l'impulsion nécessaire pour que le Projet prenne forme et se développe dans 14 villages du district de Raichur. C'est lui qui nous fait découvrir l'équipe qu'il a constitué et c'est avec lui que nous mettons en oeuvre les parrainages pour les enfants les plus démunis….

Et puis, dix huit mois plus tard,  la vie lui propose de se rendre dans une Université américaine afin d'obtenir un master en Sciences Sociales. Bien que réticent à cette idée, il s'engage à fond dans cette formation pendant 2 années et milite aussi pour le droit des femmes et des minorités sexuelles au sein d'associations humanitaires.
En lui rendant visite à New-York fin 2011, je savais que l'avenir de Pothnal se jouait aussi dans cette Université de Fordham où j'ai été été invité à parler de notre action devant les étudiants en Sciences Sociales. J'ai bien senti, tout au long des 5 journées que nous avons passé en sa compagnie, que le développement de Vimukti Pothnal nourrissait son projet de vie dans cette région du monde. Une vrai amitié est née aussi entre nous.


A son retour en Inde, il ne peut reprendre le poste qui a été pleinement assumé par son jeune protégé, Satish, à qui il avait confié les commandes de Vimukti avant son départ aux States. Il est donc nommé par sa hiérarchie à Chikkodi, autre village du Nord-Ouest du Karnataka, situé à environ une journée de Pothnal en voiture, en direction de Goa.

Son enthousiasme et  son énergie sont restés intacts et quand on lui parle de l'avenir de Pothnal, son visage s'illumine comme s'il ne l'avait jamais quitté. Il s'entretient d'ailleurs régulièrement avec Satish  et lui fournit les conseils qu'il juge adaptés à chaque situation. Il est venu à notre rencontre en Janvier dernier à Pothnal et il nous a ensuite accompagné pendant 3 jours à Chikkodi, sa nouvelle terre d'élection… (A suivre!)