mercredi 12 décembre 2012

Pandit Ravi Shankar

Toute la presse s'en fait l'écho ce matin. Celui qui fut salué sur toutes les scènes internationales comme le plus grand musicien que l'Inde nous ait offert, le Pandit Ravi Shankar, a quitté cette vie hier, à l'âge de 92 ans. Sitariste hors pair né à Bénarès, père de Nora Jones et d'Anoushka Shankar (qui l'accompagne dans ses tournées), Ravi Shankar s'est fait connaître en Occident dans les années 60/70 grâce notamment à ses collaborations inattendues avec Georges Harrison, Yehudi Menuhin, Philip Glass ou Jean-Pierre Rampal. 

(Anoushka et Ravi Shankar)

A propos de "Chants of India", produit par Harrison en 1997, il écrivait: 
"Ce fut le challenge le plus difficile de ma vie, comme compositeur et arrangeur. Les chants en sanskrit des Vedas, Upanishads et autres écritures ont été beaucoup repris en Inde et ailleurs, soit conservés dans leur forme originale par de vrais érudits pendant des siècles par leurs descendants et leurs disciples; soit chantés sous forme de raga par d'éminents musiciens. Certains ont même essayé de les rendre plus populaires en utilisant une forme semi-classique et une approche plus commerciale. Je désirais faire une version différente qui conserve l'immense force spirituelle et la pureté des Suktas, Shlokas et Mantras et qui soit en même temps plus universelle. Je voulais de plus composer la musique des mantras traditionnels les plus connus et des couplets qui étaient principalement des prières pour le bien-être universel, physique, mental et spirituel de chacun et pour la paix de tous. J'en ai aussi créé et adapté de nouveaux dans le même esprit. J'ai créé la plupart des chants avec les instruments à cordes, d'autres avec une simple flûte, une harpe et un carillon et j'ai aussi utilisé le solo et les groupes vocaux. La répétition des mantras constitue un rappel à soi-même et j'ai essayé de m'imprégner de cette sagesse dans cet enregistrement. Dans tous les mantras traditionnels, j'ai utilisé les trois notes magiques utilisées dans les chants védiques depuis les temps les plus anciens. La même combinaison est répétée même si le ton and la base du raga changent. Le son sacré primordial (Aum or Om) est le mantra le plus court et il est utilisé avant et après chaque prière...
Je serais très heureux si les auditeurs Occidentaux et Indiens, et spécialement les jeunes générations, ressentaient l'étincelle de spiritualité à l'écoute de ces chants dans lesquels j'ai mis tout mon coeur et mon âme". (Ravi Shankar)

Avec sa disparition, nous perdons non seulement un ambassadeur de la musique indienne, mais aussi un messager de paix et de solidarité.