samedi 7 mars 2015

Father Satish Fernandes

Depuis 2011, (après le départ de Arun Lobo envoyé à New-York pour suivre un master en Sciences Sociales), Satish Fernandes est le directeur de Vimukti Pothnal. Intelligent, méthodique, il met toute son énergie et son talent à faire vivre et à développer le Projet mis en place par son prédécesseur.

A 36 ans, son ardeur au travail et le sérieux dont il fait preuve en assumant avec une grande efficacité les multiples tâches qui lui sont dévolues n'entament jamais sa bonne humeur. Musicien dans l'âme, il aime composer des chansons et ses qualités sportives trouvent leur expression dans le volley-ball.


- Quel est ton projet pour Pothnal?
- Mon seul but, c'est de me consacrer aux enfants de cette localité. je désire me consacrer aux plus pauvres qui sont privés de tout dans cette société et je me rappelle qu'un Saint a dit: "Les petites choses sont seulement des petites choses mais la fidélité aux petites choses est une grande chose", c'est mon moteur dans la vie. Selon la situation, je travaille, petit à petit, pour que les choses aillent de mieux en mieux…

- Comment travaillez-vous auprès de la population?
- Nous rencontrons beaucoup de difficultés dans cet endroit. D'abord parce que les gens sont très pauvres et ils ne disposent pas des besoins vitaux pour se remettre en selle. Quand nous nous rendons dans les villages pour étudier la situation des gens pour chacun des programmes que nous proposons, les gens ne coopèrent pas d'emblée. Nous passons par les enfants, nous les amenons là et nous leur apportons l'éducation qui leur manque. Nous faisons le pari qu'à l'avenir cela ira de mieux en mieux mais nous devons nous démener parce que c'est dur de les amener ici au Projet…

- On parle aussi beaucoup de corruption, qu'en est-il?
- Vous avez entendu beaucoup de choses sur l'Inde. Rien n'est facile à Pothnal. Si vous voulez faire valoir vos droits auprès d'une autorité locale ou gouvernementale, il faut la rencontrer de nombreuses fois avant d'obtenir quelque chose. Récemment, le gouvernement devait nous donner 100 000 roupies  (1500€) pour un projet d'aide aux enfants les plus pauvres, mais nous n'avons pas reçu cet argent. Nous avons dû nous battre et exiger que cet argent nous soit remis. Un représentant de l'Etat m'a dit " Si vous voulez cet argent, vous devez me donner 50 000 roupies (700€). Je lui ai dit : "Non ce n'est pas possible. Cet argent est destiné aux plus pauvres. Si vous ne nous donnez pas cet argent, je viens avec les enfants et nous faisons un "sitting" pour protester. Au nom du droit des enfants, je suis allé voir aussi les autres représentants officiels et j'ai exigé que cet argent nous soit remis…



Quel regard portes-tu après 5 années d'actions sur le terrain?
Au début, nous avons dû nous battre, mais nous sommes heureux de pouvoir dire qu'aujourd'hui les enfants grandissent et reçoivent une éducation qui fait "tâche d'huile" dans les villages. Les enfants coopèrent bien. Nous n'avons pas touché des milliers de personnes mais nous pouvons dire que, pas à pas, nous constatons un progrès. Cela est très réconfortant. Et je suis aussi très satisfait de mon équipe. Sept membres (4 hommes et 3 femmes) très impliqués et je fais appel à eux dans tous les programmes que nous pouvons mettre en oeuvre. Pour chaque action nouvelle, nous travaillons ensemble, je les guide, nous faisons une évaluation. Après le programme, nous revenons, nous nous mettons autour de la table et nous faisons le bilan. Cela me donne beaucoup de satisfaction et les résultats sont meilleurs.